lundi 31 mai 2010

Lundi : à fond pour les CV

Avec les deux classes (celle du matin et celle du soir), nous accentuons l'effort pour produire les CV, afin de pouvoir ensuite démarcher des entreprises et obtenir des stages, même non rémunérés. Il y a des CV intéressants que nous pourrons placer facilement, et d'autres nuls, vraiment nuls ; la négociation s'annonce difficile. Et on indique une adresse e-mail dans le CV, un technicien en maintenance informatique se doit d'en avoir une. Je viens de faire un test de ces e-mail mentionnés dans les CV, et j'ai déjà reçu plusieurs réponses Err=550 Adresse inexistante. Encore des corrections à faire !
La femme de ménage n'a pas les moyens de faire garder sa fille quand elle travaille. Elle vient donc avec elle. Et quand la petite est fatiguée, elle s'allonge sur le pavé. Elle est très mignonne.
La dame qui vient faire notre lessive vient et travaille avec son fils sur le dos. Puis elle fait une pause et lui donne le sein.
Ces femmes sont courageuses.

dimanche 30 mai 2010

Dimanche : calme plat

10:30 : J'ai à peine terminé mon petit mot sur la journée d'hier tout en buvant mon maté. Je n'ai pas encore vu Moussa. Je fais le point sur l'avancement des formations, par rapport au programme annoncé.
11:40 : un visiteur pour Moussa. J'ouvre la porte du Lycée.
13:30 : Moussa et moi partons en quête d'un endroit pour manger. C'est dimanche, tout est fermé. Nous décidons de partir au centre-ville en Sotrama. Un Sotrama est un minibus vert avec une capacité de 9 personnes en Europe, mais ici, cela fait 23 places, et pas question de s"étaler sur la banquette. Les vitres ont été enlevées pour favoriser la ventilation. En arrivant, je commence par acheter 2 mugs, pour améliorer le confort du petit-déjeûner. Puis nous allons vers le grand marché artisanal. On me fait d'emblée des propositions que j'écarte, puis on me dirige vers la caverne d'Ali-Baba. Je me laisse faire, et j'arrive exactement là où je voulais aller, chez Bayini Tounkara, après un labyrinthe où j'aurais pu me perdre. Avec un bon guide, c'est plus facile !
Je sors de mon sac l'une des chemises achetées il y a 15 jours, et expose mon insatisfaction pour le bouton mal cousu et perdu, et pour les motifs mal fixés qui se sont transformés en taches dès le premier lavage. Pas de problème, nous voulons que le client soit content. Et je choisis une autre chemise dans le même style.
Mais je ne peux partir comme ça. On me présente divers articles, j'opte pour quelques souvenirs, un djembé qui remplacera la darbouka tunisienne qui fit une arrivée fracassante rue Caulaincourt, et un Mali-ba. Finalement, je ne suis pas sûr que l'échange du produit défectueux a été fait gracieusement ; la négociation des derniers articles ayant été longue et difficile... Retour en Sotrama, par un itinéraire inhabituel, un peu plus au nord, aboutissant au rond-point Cabral.

Samedi : Visite matinale

Grand calme prévu pour ce matin : les élèves de 10° sont en période de révision avant les compositions, et ne viennent pas pour le sport, ni pour les matières d'options. Seule, la classe des électriciens (5 apprenants).
Cependant, vers 7:15, j'entends mon téléphone sonner dans le bureau. Je descends le chercher, et je continue mon petit-déjeûner. Vers 8:00, Mr Touré arrive, et m'informe que nous avons rendez-vous à 8:00 avec Mr Ibrahima N'Diaye. Ce n'est pas loin, nous y arrivons à 8:30, en même temps qu'un membre de son cabinet. Nous attendons un peu, dans un salon confortable, on nous met la télévision avec les informations, des quotidiens datés de mercredi et jeudi sur la table. Nous avons à peine le temps de lire, Monsieur le ministre nous attend.
De la même génération que Mr Touré, vêtu d'un bazin très élégant, il nous accueille chaleureusement. Nous lui parlons de nos projets, et il nous expose les besoins du pays. C'est un vaste terrain à défricher, et nous pouvons oeuvrer dans le même sens. Comme il a un emploi du temps chargé, nous poursuivons avec son chargé de communication.
Démonstration de FOAD avec le début du cours Dreamweaver CS3 (côté apprenant). J'aurais sans doute dû lui montrer aussi le côté tuteur, et expliquer davantage le rôle du formateur et son interaction dans la salle-relais...

Journée chaude incitant à la sieste. Lessive.

Le soir, Mr Touré m'invite à dîner au Santoro, restaurant de charme dans le quartier de l'Hippodrome, donc proche de l'hôtel Tamana, et voisin du supermarché Azar (le seul endroit où l'on peut se procurer de la confiture malienne) qui est un excellent point repère. Départ sous une forte pluie. A l'arrivée, nous sommes accueillis avec un parapluie. Superbe cadre (la propriétaire est une ancienne ministre de la culture). Bonne cuisine. Excellente soirée.

samedi 29 mai 2010

Vendredi - les manchots font de la bureautique

Ce matin, apogée du cours de bureautique, avec la rédaction du CV. Mais Moussa est patraque, je décide de prendre le relais. Je consulte Google et trouve des modèles de CV. Je trouve des câbles pour connecter les 5 machines de la salle d'informatique.
Je leur explique : on cherche avec Google "modèle de CV" et ils tapent, avec un bel ensemble "model CV" (on ne connaît que les top models ?). Pas grave, Google comprend tout. Je leur indique la ligne correspondant à ce que j'ai choisi, puis de choisir un modèle dans une liste, enfin de cliquer sur "Télécharger au format Word".
Là, la procédure se complique : remplir un formulaire, indiquer un e-mail, cocher la case "j'accepte". Mais tous n'ont pas encore ce genre d'adresse, d'autres ne se rapellent plus comment récupérer leurs courriels. Certains se lancent dans la création de compte Yahoo.
Ça ne va pas. Je change de politique. Je m'inscris sur le site, et lance la procédure. un quart d'heure plus tard, je reçois un mail avec le bon lien pour le téléchargement. Je mets le fichier des modèles sur une clé USB, complété par les photos de mes élèves, et je leur livre ainsi.
On peut donc commencer à aborder le sujet. Choisir l'un des modèles présents dans le fichier, éliminer ce qui précède et ce qui suit, sauvegarder le tout avec un nom personnalisé. Puis, changer Laurent Dupont par ses prénom et nom, etc... Le tout en conservant la mise en forme du modèle. Je suis amené à leur poser des questions : âge, situation de famille, jobs ou petits boulots, formation avant le Centre des Métiers LSB... Je découvre la diversité... L'un deux a fait deux années de droit en faculté avant de se lancer dans la maintenance informatique ; mais la qualité de son expression écrite ne le reflète pas.
Et puis l'art de la bureautique n'est pas encore acquis. Comment faire un @ ? On met tout en lettres capitales, c'est plus simple. Car certains n'ont qu'un seul index disponible. L'autre main sous la table. A un moment, je me fâche : je demande à Sylla "Est-ce que tu as deux mains ?" Il me répond "Oui". Je lui explique que c'est plus facile avec un doigt de chaque main pour mettre des majuscules en début de phrase ou de nom propre, et là seulement.

L'après-midi, nous avons un rendez-vous avec Mr Famolo Traoré, Directeur général de l’Ecole Centrale de l’Industrie, du Commerce, de l’Administration (ECICA), pour obtenir des stages pour nos apprenants du Centre des Métiers. Grande convergence de vue, mais il ne nous promet rien.
Comme je suis en retard pour le cours de câblage, à 17:00, Moussa commence la séance. Nous continuons ensemble. Quelle hécatombe ! Pas un câble correct. L'éclairage de la salle informatique est insuffisant, on peine à distinguer les couleurs.

jeudi 27 mai 2010

Jeudi

Hier soir, Papa Moussa est venu, et nous avons discuté et échangé quelques fichiers. Il a l'intention d'installer Ubuntu sur son portable Toshiba, et je ne peux que l'encourager.
Hier, c'était jour de lessive chez les voisins. Le linge a été étendu après la tombée de la nuit, et sera ramassé dans la matinée. Là, c'est la vue de la fenêtre de ma chambre. Je vois souvent les enfants sortir de la tente et la démonter. Exceptionnellement, ce matin, elle est restée.
Beaucoup de gens utilisent leur terrasse pour dormir, certains avec moustiquaire, d'autres sans, car il y fait plus frais. Et Moussa y monte aussi tous les soirs, sauf s'il pleut.


Mr Cissé, professeur d'anglais, a eu un empêchement. Pour occuper la classe de maintenance, j'ai donc avancé le cours sur le câblage, prévu demain. Une demi-heure seulement, la partie théorique.

mercredi 26 mai 2010

Mercredi - Câblage

Je me suis réveillé au milieu de la nuit, on entendait des gens parler, au loin. Tous les ventilateurs du quartier étaient arrêtés, et un moustique tournait autour de mes oreilles.
Au matin, toujours pas de ventilation. Le frigo est arrêté. Celui de notre voisin boutiquier aussi. Je descends pour aller chercher le pain que j'ai commandé hier. Le pain n'est pas arrivé, et il craint que le boulanger n'ait pas pu le cuire. Il commence ses ablutions. J'attends donc qu'il termine le tout.
La rue est occupée par un coq noir, de taille normale pour un coq de ville, un nouveau venu par ici. Il s'égosille avec insistance devant la poubelle du voisin. Intrigué par cela, un rat traverse la rue, et vient inspecter le contenu de ladite poubelle. Je m'avance pour m'en informer ; là, il quitte le terrain et m'indique où il habite. C'est sous le Club Sportif.
Le pain est enfin livré ; je continue mon petit-déjeûner. Les enfants démontent leur tente, après avoir pissé sur la terrasse. Peu après, deux poules montent sur la terrasse. Le jeune garçon aussi, pour leur montrer le chemin de l'escalier, et les faire redescendre. Mais la poule saute sur le muret, et semble prête à faire le grand bond en avant. Pas facile  de lui montrer le bon chemin.
A 7:12, le premier élève fait son entrée ; toujours le  même, et il n'est pas rare qu'il finisse sa nuit, en attendant le début des cours à 8:00.

Maintenance.
Programme du jour : Utilisation de la pince à sertir RJ45, fabrication de câbles, et câblage des 6 postes de la salle d'informatique.
Pendant qu'ils sont occupés à repérer les fils et monter les câbles, je vais dans la cuisine pour préparer mon second thé (gingembre). La cuisine est inondée. C'est le frigo qui dégivre.
Le courant revient. On peut donc essayer les premiers câbles. Trois sont bons. Trois mauvais, donc à refaire. On essaye d'expliquer où est la faute. Ils n'ont pas d'autre cours, aujourd'hui. 8h-13h, c'est un record.

mardi 25 mai 2010

Mardi 25 mai - Férié

Le 25 mai 1963, date de la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), était une fête légale dans tous les pays membres de l’organisation panafricaine. Depuis sa transformation en Union africaine (U.A), la célébration du 25 mai est révolue. Si ce n’est pas le Mali, aucun pays membre de la défunte OUA ne célèbre cette vieille date.
Outre cette commémoration, notre pays bat le record des jours chômés : journée de citoyenneté, arrêt de travail pour accueillir un président d’un pays étranger. La liste est loin d’être exhaustive.
MaliJet, l'actualité malienne au quotidien
Donc, Lycée fermé. matinée très calme.

Les 4 faces de l'obélisque :

Idéogramme Bambara
L'ancêtre est la lumière de la maison comme la personne est le feu de la création.
Idéogramme Dogon
Par le mariage, la femme et l'homme sont la lumière du monde et la marque de Dieu.
Ecriture N'Ko
Le Mandé peut tanguer comme l'eau de la grande jarre. Le Mandé ne coule jamais.
Idéogramme Bozo
L'eau du ciel, l'eau du Niger, l"eau du lac et l'eau du puits donnent la puissance, mais aussi la vie et la mort.


L'après-midi, j'accompagne Mr Touré pour aller acheter le matériel de câblage pour notre réseau. Là encore, il faut négocier ferme pour le prix. 

lundi 24 mai 2010

Lundi : Pisciculture

Réunion à l'ANPE (même sigle que chez nous) pour une revue de document sur la formation en pisciculture. La délégation du Lycée, composée de Dembelé, Coulibaly (formateur en pisciculture) et moi part un peu en retard ; nous nous arrêtons cependant à l'imprimerie pour prendre notre paquet : le journal du Lycée, n°000.
Heureusement pour nous, la réunion commence en retard, et nous arrivons juste avant les "mots de bienvenue". Le consultant présente ses documents, et déjà des critiques constructives sont développées sur le contenu et le séquencement des modules.
Nous profitons de la pause café pour distribuer à divers responsables un exemplaire de notre journal. Et la séance reprend. Le problème de la langue, beaucoup d'apprenants, déscolarisés ou en échec scolaire, ne pratiquent pas le français. Le manuel devra donc être traduit en trois langues, pour les différentes région du pays.
Quelques discussions sur la terminologie : La construction d'un étang fait-elle partie de son aména dgement ? Faut-il définir le pisciculteur, ou suffit-il de définir la pisciculture ?
Il faut faire la synthèse de différentes pratiques de la pisciculture. L'usage de l'épervier, formellement déconseillé par certains, car il blesse les poissons, est recommandé par le président de l'association des pêcheurs Bozos, qui n'a jamais vu de poisson blessé ainsi ; sans doute est-il expert dans le maniement de l'épervier. Quelques autres vives discussions auxquelles je n'ai rien compris, car exprimées en Bambara.
Pause déjeuner. Le repas est servi par des apprenants d'un centre de formation des professions de l'alimentation. Bien préparé. Le service est un peu brouillon. Mais pourquoi n'avons nous pas eu de poisson ? Après en avoir vanté tous les bienfaits ; j'ai même entendu ce matin que le poisson est un élément de prévention du paludisme.
On enchaîne avec la pause prière, ponctuée par un violent coup de vent, et suivie d'une averse copieuse. Dans le grand hall de l'ANPE, face aux portes d'ascenseur condamnées (il n'est pas encore installé), il y avait aussi des femmes qui priaient. Ce qui est rare à voir, car, en général, elles se cachent.
La séance reprend alors qu'il fait presque nuit. La photo sur la couverture du manuel, où l'on voit que l'étanchéité du fond de l'étang est assurée par une bâche en plastique est fortement critiquée. Et pourtant, c'est la seule façon de faire sur certains sols. Mr Touré (un autre) fait part d'observations très voisines des miennes, sur le manque de rigueur de la mise en forme du document, les nombreuses fautes d'orthographe ou de syntaxe, similaires à celles d'un document anglais mal traduit.
La séance est close. Nous rentrons sous la pluie. Que c'est triste de voir tous ces petits tas de mangues sous la pluie, certains abandonnés, d'autres avec leurs vendeuses qui attendent vainement le client.

Le sable de Koulikoro

Koulikoro est un important centre d'extraction de sables et graviers. La méthode de travail est assez proche de celle pratiquée à Douala. Un peu moins mécanisé.

Le sable est extrait du lit du fleuve Niger, puis transporté jusqu'à la plage faisant office de chantier dans des pirogues avec un équipage de 3 hommes. Les 2 pousseurs s'appuient avec des perches sur le fond du lit tout en marchant le long du plat-bord.

Les pirogues ne peuvent accoster sur la berge. Le transfert est assuré par des équipes de 2 porteurs munis d'un brancard en tamis.
Le sable brut doit ensuite être passé au tamis pour séparer le sable des graviers de divers calibres. Il peut ensuite être livré. Il y a quelques camions en plus des voitures à ânes.

dimanche 23 mai 2010

Dimanche : Koulikoro

Comme convenu avec Mr Touré, Ablo va m'emmener visiter Koulikoro, qui est à la fois le terminus de la voie ferrée partant de Dakar, et celui de la COmpagnie MAlienne de NAVigation, qui transporte voyageurs et marchandises vers Tombouctou et Gao. Bateau avec cabines 2 couchettes et lavabo.

La traversée de Bamako est assez rapide. Nous n'avons même pas vu un mariage.

Un petit détour pour voir le chantier du nouveau pont qui doit remplacer l'étroite chaussée submersible par laquelle nous étions entrés dans la capitale en 2005, et ce petit pont Bailey (C'est  curieux, mais c'est le deuxième de l'année, sans  compter celui que j'ai remarqué dans un journal chilien peu après le terremoto). Comme tous les autres chantiers, il est dirigé et financé par les chinois.
C'est un ouvrage colossal, et qui doit être inauguré le 20 septembre de cette année, à l'occasion de 50° anniversaire de l'indépendance. On y travaille 7 jours sur 7, et avec du bon matériel.

Nous continuons la route, en passant par une série de ---Bougou, escaladant de nombreux gendarmes couchés, avec parfois des trous profonds.
Un péage, de 500 Fcfa.

Koulikoro est un petit bourg, avec un marché qui reste animé le dimanche, bien que de nombreux commerces soient fermés. J'y ai enfin trouvé la théière qui me manquait. Le problème, c'est que c'était un lot indivisible de 3 théières : 0,5 l ;1,0 l ; 1,3 l. Le tout pour 6000 Fcfa (9,6 €), sans possibilité de négociation. (Pour ceux que ce sujet agace, je pense qu'il est désormais clos). En fin de marché, un service de ramassage des rebuts et invendus...

Retour en faisant le plein de fruits (mangues, oranges, mandarines) pour la semaine.
Comme nous avons un peu traîné, et qu'Ablo risque d'être en retard à l'enterrement d'un parent, je lui propose de l'accompagner à cette cérémonie.
Nous y arrivons bien dans les délais. De part et d'autre de la rue, des rangées de chaises, dont une moitié est déjà occupée. Aucune femme. Au centre, une grande tente qui abrite un ensemble de tapis. Un grand récipient en plastique, avec deux gobelets pour que les assistants puissent boire. Nous nous asseyons à côté du frère d'Ablo, et attendons. Tout le monde attend, dans le calme et la dignité. Quelques personnes arrivent, saluent les présents et s'installent. Puis une trentaine de policiers arrivent sur leurs motos, et s'assoyent aussi.  L'attente continue. Enfin la famille arrive. On a sorti des seaux d'eau pour qu'ils se lavent les mains et les pieds. Ils se placent sur les tapis. L'imam se lève et commence le rituel. Tous lèvent leurs mains ouvertes vers le ciel. L'imam récite : "Ami na" un certain nombre de fois, et termine par "fatiha". Il recommence deux autresfois. Puis c'est fini. Nous saluons quelques parents, et repartons pour le Lycée.

samedi 22 mai 2010

Samedi : pause

Hier soir, après ces aventures journalistiques, je suis sorti avec Moussa pour aller dîner. Nous sommes allés à Lafiabogou, d'abord dans une pharmacie où il a trouvé pommade et bandage pour une entorse au poignet. Là, passé 8 heures du soir, la pharmacie est pleine, et 5 pharmaciens et préparateurs sont là pour servir. Puis nous avons exploré ce quartier. Moussa m'a avoué qu'il n'y était jamais venu ; il faut que je sois là... Et j'ai trouvé une théière, petite et mignonne. Pendant que je négociais, Moussa s'est payé une paire de chaussures. J'ai aussi poursuivi mes recherches de confiture. Je n'ai pu avoir qu'un pot avec des inscriptions en français, anglais et arabe, et fabriqué à Eghezee. A côté de Benghazi ? Non, en Belgique. Je suis déçu. Il y a tant de bons fruits au Mali et dans les autres pays d'Afrique
A 7h40, les élèves cognent à la porte du Lycée. Je leur ouvre et leur donne un ballon pour les occuper pendant qu'ils se rassemblent pour partir au stade.
Je termine quelques travaux en retard, et je vais les retrouver en fin de séance. J'en profite pour observer les repasseurs (ou batteurs) de bazin. Ils posent le bazin, et le plient sur un billot qu'ils frappent avec leur battoir en bois dur. Les deux batteurs face à face tapent alternativement, ce qui donne un rythme comparable à celui des meilleurs orchestres.
Nous imprimons la dernière page du journal, révisée hier soir, et Dembelé est chargé de porter le dossier à l'imprimerie, pour obtenir le journal Le Lycéen lundi matin.
L'après-midi, sieste. Vers 16 heures, assis sur le banc devant le Lycée, je vois passer des  mangues, et j'en achète 5, que je consommerais en 2 jours.
Puis je pars avec Moussa vers l'Obélisque (Bougie-bà) pour faire quelques photos et acheter des oranges. En chemin, nous voyons des jardins potagers, sur des parcelles destinées à être construites, mais en  attendant, le terrain est bon, et l'eau accessible avec un puits d'à peine 5 m.

Voici enfin l'obélisque, posée sur un socle qui évoque un bougeoir, d'où son nom de grande bougie.
Au retour de la promenade, le téléphone de Moussa sonne. Mr Touré, qui devait passer me prendre pour la soirée est devant le Lycée, un peu en avance. Moussa est aussi pressé, car il a vu en plusieurs endroits que le match était commencé.
Je range vite mes oranges et mes bananes, et nous partons pour Bamako-Sud, chez Mr Touré, où nous arrivons pour la deuxième mi-temps. Nous soutenons évidemment l'Inter de Milan où jouent le camérounais Samuel Eto'o Fils, et le ghanéen Suley Muntari.
Après la victoire, Papa Moussa nous rejoint, et nous dînons. En fin de soirée Papa Moussa me reconduit au Lycée.

vendredi 21 mai 2010

Vendredi - Journal, point final

Ce matin, j'ai eu une idée géniale, et je me suis aménagé une penderie, où je peux utiliser les deux ceintres de teinturerie que j'ai découvert avant-hier.

Débuts difficiles. Ma théière, avec sa nouvelle bosse, fuit.

Nous commençons à préparer les calques pour envoyer notre journal à l'imprimeur. Pour les pages 2 à 7, qui sont en noir et blanc, pas de problème. Mais pour les pages 1 et 8, prévues en couleurs, ça se complique. Mr Touré avait mal compris les explications et voulait les imprimer en 4 exemplaires noir et blanc. J'ai essayé de lui faire admettre que ce n'était pas ainsi, et ai trouvé que Scribus permettait de faire la séparation des couleurs CMJN (Cyan, Magenta, Jaune, Noir). Mais cela ne marche pas avec toutes les imprimantes, et notamment avec les notres. Finalement, c'est possible en passant par PdfCreator. Et j'imprime donc les 4 feuilles pour chaque page, en notant dans le coin l'une des 4 lettres CMJN.
Les pages sont prêtes. Dembelé va les porter à l'imprimerie. Pendant ce temps, Abdoulaye doit aller chercher du gaz, pour la cuisine. Je demande de l'accompagner, dans l'espoir de trouverr une nouvelle théière. En chemin, le téléphone sonne. Changement de programme. Il y a un problème, nous devons passer voir l'imprimeur. Le filtrage et la séparation des couleurs ont été mal faits et nos calques sont inexploitables. L'imprimeur nous a suggéré d'aller voit un compositeur (un Mozart de l'infographie), et nous indique Pic Design, qui se situe sur notre route pour retourner au Lycée.
Nous y allons sur le champ. Un bureau à un angle de rues, avec quelques personnes assises devant la porte en train de prendre un thé à la menthe. Nous entrons. Cela ressemble d'avantage à une salle d'attente qu'à un bureau. Nous exposons notre problème. Ok, mais il faut passer au Lycée pour prendre la clé USB, avec tous les fichiers. Un petit aller-et-retour, et nous entrons dans la seconde pièce, avec un iMac 26 pouces (de 4 ans nous dit-on), quelques imprimantes. Mais notre fichier PDF fait planter Photoshop CS2. On essaye sur le Mac-Mini voisin, et la version précédente de Photoshop ne dit rien, mais ne répond plus. Il reste un espoir cependant, mais il faut fournir les pages au format JPEG à 300 ppm (il pourrait faire avec seulement 150). 
Encore un aller-et-retour au Lycée. et ensuite j'ai vu le travail de Wolfgang-Amadeus, qui a non seulement séparé les couleurs, mais les a ajusté avec Photoshop. Il a aussi neutralisé  les couleurs dans les textes en noir, car, a-t-il dit, avec les machines de notre imprimeur, il vaut mieux éviter de superposer les 3 couleurs au noir. cela fait sale. Ensuite, il a fait un autre traitement avec Quark Express, et a imprimé sur du calque Canson, probablement de meilleure qualité que le notre. Le résultat est très différent de ce que j'avais fait. Mais je ne suis pas un spécialiste, j'aurais besoin de suivre des cours (formations Cefag-Online en FOAD, par exemple), et l'aide de Scribus précise que c'est une opération délicate.
Mais on ne porte pas ces beaux calques sur le champ chez l'imprimeur, car il y a une autre page à revoir. Mr Touré tient absolument à y mettre ma photo. Avec tout cela, j'arrive un peu en retard pour le cours système de ce soir. Photo prise pendant ce cours. Et on remettra demain le paquet révisé à l'imprimerie.
Oh ! Je deviens vraiment dégarni !

jeudi 20 mai 2010

Jeudi - Journal : dernières photos


L'heure de bouclage du journal approche. Encore de la relecture, et des corrections. Et il manque des photos pour le Centre des Métiers. 
Je commence par les électriciens, avec leur panneau de câblage.

Puis je vais rencontrer les techniciens du froid, qui travaillent dans deux ateliers du quartier.
Dans le premier atelier, le formateur était absent, pour raison de famille. Nous (Abdoulaye et Dembelé ; pas moi, car la discussion se fit en Bambara) avons discuté longuement, mais il n'a pas été possible de prendre des photos sans l'accord explicite du formateur.
Dans le second, le patron, Alou Traoré, nous a reçu fort aimablement, et nous a permis d'opérer, bien que l'apprenant qui travaille chez lui soit absent.

Son apprenti remplit à nouveau le circuit du compresseur en pompant le liquide de refroidissement qu'il a récupéré et filtré.

Après-midi tranquille, après un orage, avec un violent coup de vent qui a fait claquer les portes, et tomber mon plateau. Mon 2° mug est en mille morceaux, et ma théière hérite d'une nouvelle bosse.

Le soir, après une autre séance de relecture avec Mr Touré, et la rédaction du Sommaire, Moussa étant sorti, je dîne seul avec un poulet (malien) entier.

Mercredi - Journal, photos

Séance de relecture du journal des élèves, avec Mr Touré. Des fautes variées, des lourdeurs de style, un article qui n'est qu'un copier-coller d'un mauvais article de Wikipedia, d'où beaucoup de corrections. Plus la mise en page, les photos... 
Je pense qu'une photo de Cabral conviendrait pour un article où l'on parle de l'AEEM. 
Je pars donc en promenade, couvert de mon chapeau, car le soleil est dur.

A mon retour, on me signale que quelqu'un est venu me voir. Il est reparti, mais il reviendra.
En effet, il revient. C'est Omar, le frère de Bakary du CNA-CEFAG. Il travaille dans un bureau sur la zone Hamdallaye ACI 2000, donc tout près de chez nous. Nous bavardons un peu sur divers sujets. Je lui montre mon plan de Bamako, et lui prouve ma connaissance, récemment acquise, de cette ville.

Mardi : cours réseau

Cours réseau : un le matin, le même en fin d'après-midi pour l'équipe en cours du soir. Aujourd'hui, le routeur et sa configuration, l'adressage du réseau local. Avec le routeur LinkSys BEFSR41, on trouve dans la liste des masques réseau du réseau local la valeur 255.255.255.252 ; voilà un beau réseau : une fois décomptées les deux adresses de service et l'adresse du routeur, il reste une adresse disponible pour les machines du réseau !


En fin d'après-midi, Moussa me propose un fruit, qu'il nomme zaban, en me demandant si je connaissais. Comme d'habitude, je consulte Google, et trouve que cela s'appelle aussi Saba senegalensis, ou madd
Avant dégustation, je prends quelques clichés. Ce qui amuse beaucoup la femme de ménage. (On voit bien ici la perle de latex qui sort de la cicatrice faite en enlevant la queue)

On ouvre la zamba, un peu comme un oeuf à la coque, puis on sort toute la pulpe de l'intérieur pour la déposer dans une petite coupe où l'on déguste avec un peu de sucre pour en atténuer l'amertume. Moi, évidemment, je l'ai goûté sans sucre ! (comme le thé).

lundi 17 mai 2010

Lundi : prospection, suite

Tentative de contact à l'Agence Française de Développement. Cette fois, nous parvenons jusqu'à l'accueil. Mais la personne qui s'occupe du dossier n'est pas là.
Nous sommes passé devant cette agence, spécialisée dans les pélerinages.

Dans l'après-midi, quelques téléchargements, au  frais depuis la chambre  (avantage du wifi, avec un poste Ubuntu qui fait le routage du réseau filaire vers le wifi). Mais c'est lent... La connexion est vendue pour du 128 kb/s, ce qui devrait permettre un débit de 13 à 15 ko/s, mais on n'obtient que 4,5 ko/s. Plus d'une heure... On peut faire la sieste !

dimanche 16 mai 2010

Dimanche : repos, shopping

Lever matinal, j'ai bien entendu les "Allah aqbar" des mosquées voisines. Mais je traîne un peu pour boire mon thé, et ne suis pas prêt avant 9 heures.
L'après-midi, Mr Touré m'accompagne au marché.
Nous nous faisons rapidement accrocher pour aller visiter la caverne d'Ali-Baba. Le "guide" nous invite à le suivre, par un itinéraire long et sinueux, tout comme cela s'était passé il y a quinze jours. Mais ce n'est pas la même caverne. Celle-ci se situe au premier étage.

Il y a beaucoup de jolies choses., du bogolan, du batik... Je me laisse tenter par des chemises d'artisanat local, avec des boutons en calebasse. Après avoir choisi, reste la partie la plus complexe qui consiste à déterminer le juste prix. Le vendeur annonce 45000 F. Après un temps de réflexion, je propose 12000 F. Au terme de longues discussions sur des thèmes variés, mais en revenant de temps à autre sur le montant de la transaction, nous finissons par trouver un consensus à 15000 F, avec un porte-clefs en cadeau.

samedi 15 mai 2010

Samedi : sport

31 élèves (11 filles, 20 garçons) vont au stade, avec deux ballons. Le "stade" est une immense place, en terre naturelle, de couleur rouge. Les garçons jouent au foot. Les filles s'entrainent en faisant des passes avec un ballon de basket, mais il n'y a pas de panier.
Et, dans le coin de la place, les tentes des repasseurs de basin, dont les coups de battoir rythment tout le voisinage.

Nous avons la visite de Bakary Coulibaly, formateur en pisciculture. Nous discutons bien sûr du projet, et examinons ses documents (en anglais), provenant des cours qu'il a suivi auparavant.

Réunion journal. Un vrai journaliste vient et discute avec le comité de rédaction.

Après-midi calme. Il a plu. Ce qui a causé une coupure de courant (délestage de 20 de minutes). L'air est rafraîchi. La pluie a changé les couleurs. Magnifique vue sur la terrasse au moment du coucher de soleil.

La nuit tombée, nous allons boire un café chez Ibirahima Touré, qui tient le Café du Coin.

Puis diner ivoirien à Lafiabogou.

Et quelques courses ; j'ai beaucoup de mal à trouver de la confiture malienne. Cette fois, j'ai acheté de la figue du Liban.

vendredi 14 mai 2010

Vendredi

Pendant la pause de 10 heures, les élèves discutent et s'amusent. Ils réussissent même à distraire les travailleuses...

Jeudi - Prospection

Nous commençons notre tournée par le ministère de la formation professionnelle. Le ministre n'est pas là. Il est en mission. Nous allons donc dans un autre bâtiment voir la personne qui suit notre dossier, et son directeur. Nous exposons nos projets de formation en infographie. Ils nous écoutent, puis nous expliquent qu'ils ne peuvent donner des crédits qu'à partir du moment où commence une formation. Donc aucune aide pour démarrer le projet.
Puis nous allons à l'Agence Française pour le Développement. Là, le gardien nous barre l'entrée, et nous dit que l'agence est fermée. C'est l'Ascension, qui n'est ici jour férié que pour quelques privilégiés. Il va falloir aménager notre emploi du temps, car dans 11 jours, ça recommence, avec le lundi de Pentecôte...

Mercredi -

Cours de maintenance le matin à 8 heures. Je présente les outils fournis par le CD Hiren-Boot. Cela les intéresse, mais ils me posent la question : "pourquoi tout est il écrit en anglais ?" La réponse est simple : "parce que personne n'a traduit ces outils en français". Et je leur conseille de travailler à fond leur cours d'anglais.

jeudi 13 mai 2010

Mardi : détente

Après mon premier cours réseau, je me sens plus détendu. Cela s'est bien passé. lls m'ont posé beaucoup de questions dont une bonne partie hors sujet.
Je commence mon rapport sur le projet pisciculture, avec les éléments recueillis dimanche. En examinant attentivement le terrain avec Google Earth, je m'aperçois que j'avais mal évalué la position de l'embranchement de Banankoro. Je cherche ensuite à 4,5 km de ce point, et je trouve le domaine. Tout devient cohérent. Je peux placer un lien sur l'itinéraire dans mon rapport.

mercredi 12 mai 2010

Lundi : début de semaine, et préparation

Comme lundi dernier, lever des couleurs, avec quelques photos, en essayant d'améliorer la disposition, pour illustrer le journal du Lycée.

Puis je continue la préparation du cours réseau, en mettant en forme le support de cours.

L'après-midi, une petite pause sur le banc devant l'école, je regarde la rue, j'écoute des conversations que je ne comprends pas. Quelquefois, on m'offre un verre de thé. Là, j'entends le mot eurodollar, bien prononcé à l'anglaise yeurodolla. Moussa m'explique que cette expression signifie : quelque part. Le Lexique Bambara - Français me confirme le sens de "yòrò do la".

Le soir, nous passons chez Tanti Sofi, pour acheter des grillades, et Mama Alloco (ce n'est pas son nom, mais pour moi, c'est plus simple), pour acheter des frites et de l'alloco, appellation bambara des bananes plantain.